Il y a tellement d’étoiles au Sahara Que le désert lui-même sait n’être qu’un détail Plus jeune que la plus jeune, plus bref qu’un feu de paille Il sait que d’une étoile vient chaque atome de sable
Il sait sa propre histoire, comprend sa situation Il apprend par le ciel à rester à sa place Quand l’homme cherche à monter, si les choses le dépassent Lui sait que les temps passent, comme passent les ambitions
Les étoiles lui permettent de briller dans la nuit Jouant d’ombre et lumière, de lueurs ancestrales Ou se plaisent les dunes, où chacune est égale Accepté des étoiles, il sait en faire partie
Il ne tend pas la main, ne veut l’inaccessible Ni sommets ni montagnes, qui tendent vers plus haut Le ciel et le désert n’ont pas d’autres idéaux Que de peindre un tableau, ou rien n’est divisible
Quand les nuits sont bien longues, que les feux sont éteints Quand le thé se finit, que les hommes sont calmés Le désert ne dit rien, tout est juste dosé Les étoiles révélées brilleront jusqu’au matin
Dans dix mille ans peut-être, il sera océan Tumultueux violent, profond et sans égal Et pourtant dans ses vagues se plairont les étoiles Qui trouv’ront ça égal, « ne passe que le vent »